Fin 1982, sous l'impulsion de Tonton 12, fut fondée l'Association des Cibistes Libres Aveyronnais - ACLA -. Cette association s'affilia à la toute nouvelle FFCBL, créée six mois plus tôt, de la fusion de la FFCB et de la FNCL, et morte deux mois plus tard, par sa fusion avec la CNAR pour créer la FFCBAR, puis ressuscitée par décision judiciaire en 1985 (cela donne une idée du bordel fédératif, n'est-ce pas ?)
Restons début 1983. L'ACLA, présidée par Tonton 12, a démarré sur de très bonnes bases. Cela a continué jusqu'à ce que Tonton 12 prenne en 1986 la présidence de la FFCBL ressuscitée par voie judiciaire. Peu à peu, les responsabilités fédérales ont éloigné Tonton 12 de l'animation de l'ACLA, et il en a finalement abandonné la présidence. Cela était à son honneur : il ne courrait pas après les casquettes de président, et c'était normal qu'il donne priorité à la FFCBL qui n'avait jamais fonctionné sérieusement avec le précédent président, Jean d'Avignon, qui fut finalement plus grande gueule que charismatique (pourtant, Tonton 12 lui vouait un véritable culte, au point que lorsque j'eus mis à jour les magouilles de Jean d'Avignon dans le conflit contre la FFCBAR, il ne bougea pas, il laissa l'affaire en l'état - une affaire de mensonges, de trahison, de tromperie -).
La gestion de la FFCBL exigeait un fonctionnement assez administratif, et Tonton 12 avait raison lorsqu'il disait qu'on ne mène pas une fédération nationale comme une association locale. Seulement, peu à peu, cet aspect administratif déteignit sur l'ACLA, et ainsi se fit jour une première volonté de dissidence, de la part de cibistes qui en avaient marre d'entendre parler de la guéguerre contre la FFCBAR. C'était vers le milieu des années 90. Ces gens avaient organisé une réunion publique pour exposer leur projet et ses raisons, et je puis affirmer que l'attitude de Tonton 12 fut carrément hostile, agressive, intolérante ; il prenait des notes et disait qu'il allait les communiquer à la gendarmerie... cela m'a mis très mal à l'aise, car le droit d'association est libre, et il n'y avait absolument rien d'illégal dans le projet de ces cibistes. Ce club ne se créa pas ; il est possible que leurs concepteurs aient flanché sous la pression négative qu'exerçait Tonton 12. Mais ensuite, deux autres dissidences se concrétisèrent.
D'abord, l'association Canal 12, basée à Rodez, ville où se trouvait le siège de la FFCBL. Ce nouveau club fut immédiatement présidé par celui qui, l'année précédente, était l'un des vice-présidents de l'ACLA... cela veut tout dire ! Les raisons légitimes qu'ils évoquèrent pour leur dissidence : leur raz-le-bol du trop-plein d'influence administrative de la FFCBL sur l'ACLA ; ils voulaient une CB plus libérée, plus naturelle. Ce fut entre cette association dissidente de l'ACLA et le siège de la FFCBL, une guerre sans merci, et les clubs affilés n'en ont jamais rien su ; pas un mot ne fut dit dans les rapports moral et actif des Assemblées générales de la FFCBL.
Canal 12 récupéra donc une bonne partie de l'effectif de l'ACLA, ce qui était un signe du malaise que faisait peser le discours du président de la FFCBL.
La seconde dissidence fut beaucoup plus dure, et ses effets furent dévastateurs. Il y avait dans le Conseil d'administration de l'ACLA des personnes de plus en plus en désaccord avec la FFCBL et Tonton 12, au point qu'ils assimilaient la fédération à son président. Et le président de l'ACLA, lui, avait "le cul entre deux chaises", coincé entre l'esprit anti-FFCBL du CA et la pression que Tonton 12 exerçait sur lui - par de véritables enguelades, notamment -. Et quand eut lieu l'Assemblée générale de l'ACLA, en 1999... ce fut l'explosion ! L'ordre du jour n'a pas été respecté : ce ne furent que vociférations, agressivité, désordre, agitation... et les administrateurs de l'ACLA soumirent l'idée approuvée par la majorité des membres, que l'association quitte la FFCBL.
L'ACLA, quitter la FFCBL ! Inimaginable pour Tonton 12. Mais là n'est pas la question. Ce retrait n'était alors pas possible, car il n'avait pas fait l'objet de l'ordre du jour de l'Assemblée générale qui, d'ailleurs, se tenait en séance ordinaire alors qu'elle aurait du être convoquée pour une séance extraordinaire puisque se retirer de la FFCBL exigeait une modification des statuts de l'ACLA. Donc, puisque l'Assemblée générale était nulle (dans tous les sens du terme), elle a du être reconvoquée. Mais... le président s'est retrouvé tout seul : tous les autres administrateurs l'avaient quitté. Alors, avec quelques-uns - dont moi, mais absolument pas Tonton 12 -, il a été aidé pour établir l'ordre du jour et la convocation. La nouvelle Assemblée générale a été régulière ; elle s'est relativement bien passée et il y eut assez peu de monde. Un nouveau bureau a été élu, et c'était reparti pour une nouvelle année : la dernière de l'ACLA.
Eh oui ! la dernière année de l'ACLA... Cette association, si vivante et dynamique à ses débuts, était parvenue à regrouper en une année 303 adhérents. Mais quand la présence de la FFCBL s'est faite trop ressentir, ça a commencé à baisser, et ça s'est accéléré avec les dissidences. Une bonne partie des membres avait rejoint Canal 12, et quand la seconde dissidence se concrétisa en une nouvelle association - nommée "les Cigalous", cette dernière récupéra la presque totalité de ce qui restait de l'ACLA... et aussi ses dossiers. Résultat, l'ACLA entama sa dernière année avec très peu d'adhérents, et dans une situation financière très incertaine. Tonton 12 a reproché aux administrateurs de n'avoir pas envoyé de courriers de relance aux anciens adhérents : mais avec quel argent cela aurait-il pu être fait, puisque l'ACLA était en situation financière périlleuse ? Et des courriers pour quoi faire ? Pour relancer la bagarre ? Pour récupérer des gens qui ne voulaient plus de la FFCBL ? Le Conseil d'administration ne l'a pas voulu, et c'était normal. La CB avait suffisamment souffert ces dernières années à Rodez; L'ACLA a alors tenté d'exister en retrouvant son esprit initial, basé sur la CB responsable et conviviale, mais elle est demeurée desservie par son image de "soubrette" de la FFCBL. L'ACLA n'avait donc plus rien pour vivre. L'association dissidente des Cigalous était un clone de l'ACLA, comme une ACLA libérée de la FFCBL. Sur le terrain des assistances radio, ça n'a rien changé ; c'était les mêmes personnes qu'avant, sauf que c'était une autre association. Quant à Tonton 12, il avait déménagé dans l'Aude, au Mas-Cabardès où s'est transporté le siège de la FFCBL.
Alors, devant l'évidence de ce fiasco, devant l'évidence de cette mort clinique associative, le conseil d'administration convoqua une Assemblée générale extraordinaire avec dans l'ordre du jour la proposition de dissolution de l'ACLA. Une dissolution qui était inéluctable, à moins de vouloir devenir une association en sommeil, de vouloir exister pour rien, en n'étant rien. Membre de l'ACLA, président fondateur et d'honneur de l'ACLA, Tonton 12 fut convoqué dans le respect des statuts à cette Assemblée générale. Mais il prit très mal la proposition de dissolution, et se montra réellement menaçant envers le Conseil d'administration (menaces de procès). Tant pis pour lui. L'Assemblée générale extraordinaire a adopté la décision de la dissolution ; Tonton 12 qui disait tout le temps qu'une Assemblée générale est souveraine, changea radicalement de discours rien qu'en ce qui concerne l'ACLA : il n'accepta pas cette dissolution, comme si son avis devait primer sur la décision régulière adoptée par l'Assemblée générale. Tonton 12 s'énerva, se mit à dos les administrateurs sortants comme il se mit à dos tous ceux qui fondèrent les Cigalous et tous ceux qui y adhérèrent ; comme tous ceux qui avaient fondé Canal 12 et ceux qui y adhérèrent. Tout simplement, comme tous ceux de l'ACLA qui ne voulaient plus de Tonton 12. Ce Tonton 12 beau donneur de leçon qui ne daigna même pas prendre part à cette si importante Assemblée générale extraordinaire !...
Les menaces de procès faites par Tonton 12 n'y firent rien. L'ACLA disparut, et les deux autres associations existèrent de fait quelques temps, avant de péricliter... car la CB était passée de mode... beaucoup de ces cibistes sont passés à autre chose, et ils n'ont pas été remplacés dans cette époque où les loisirs explosaient grâce au numérique. Au demeurant, cette baisse fut la même partout en France, et ce fut tout aussi vrai pour la FFCBL elle-même (d'ailleurs, à cette époque de la fin de l'ACLA, Tonton 12 ne voulait pas entendre parler du numérique).
De son nombre maximal de 303 membres dans les années 80, l'ACLA chuta à son nombre minimal de 17 (si je me souviens bien) en 1999. Voilà comment mourut cette association... Une association née avec le grand bâtisseur qu'était alors Tonton 12 ; une association morte suite à une lente agonie, fruit de l'intolérance d'un Tonton 12 devenu un grand démolisseur. Quel gâchis ! Quelle tristesse !
Que cela mette en relief l'importance de l'esprit de dialogue, de tolérance, pour que la CB, si elle devait se relancer significativement, soit dans son expression réellement LIBRE, réellement HUMAINE.
Cordialement,
jeffbee