Moi, je suis d'accord avec invité1 quant au contenu du site de la FFCBL. C'est très bien, des photos de "cibistes" en opération, mais qu'est-ce que ça prouve ? Rien ne dit que ce soit des actions valorisant la CB dès lors que de nombreuses assistances-radio se font en VHF et ce, depuis des années (pas "toutes" les assistances-radio, heureusement pour la CB).
Le concret qui touche du doigt la réalité, ce n'est pas le "paraître", mais le "être" qui touche malheureusement Dormeur 19. Il a besoin de cibistes ; il n'en trouve pas assez ; il lance un appel sur le site de sa fédé et personne ne lui répond sur le fond, à savoir lui venir en aide.
Souvenir d'un club affilié à la FFCBL (de l'Hérault, il me semble) qui, dans les années 90 ne faisait ses assistances radio qu'en 450 MHz. D'autres faisaient pareil, mais aussi avec des postes CB en complément. Au final, compte-tenu des gênes considérables se traduisant par très fort QRM en période de propagation favorable au DX, la CB avoue ses limites sur le terrain des assistances radio. Tout comme en absence de propagation par réflexion ionosphérique, elle avoue ses limites pour le DX. Quelque soit son domaine d'application, la CB n'est jamais fiable à 100% pour l'utilisation que l'on veut en faire.
Une anecdote à ce sujet : lors d'une assistance radio à laquelle je participais en Aveyron, voici pas mal de temps (années 80), il y avait une forte "surmodulation" et le canal que nous occupions sur notre "spéciale" était occupé par un QSO local en Lorraine (environ 600 km). Ces lorrains audibles en lieu et place du PC-course installé quelques kilomètres plus loin... J'ai demandé à ces cibistes lorrains s'ils pouvaient changer de canal et j'ai expliqué le sens de ma demande qu'ils ont parfaitement compris. Ils sont passés sur un autre canal, mais le QRM a persisté avec d'autres émissions reçues mélangées, et côté sécurité sur la dite assistance, ça a été vraiment très aléatoire avec la CB.
Mais au-delà des facteurs naturels, la CB s'est, me semble-t-il, un peu flinguée elle-même, de l'intérieur. Exemple avec des gens ne se servant de la CB que pour les assistances radio, jamais pour autre chose ; dans ce cas, la finalité n'est pas la radio, mais l'assistance, et il n'est pas étonnant que ces adeptes des assistances-radio aient utilisé et continuent d'utiliser autre chose que des postes CB. De même sur la route, il y a eu la CB de service qui s'est spécialisée en CB anti-forces de l'ordre et une majorité de chauffeurs n'utilisaient la CB que pour ça ; la finalité étant la sauvegarde de son portefeuille, mais certainement pas la radio.
Alors, vouloir rassembler tout le monde sous une même bannière auto-proclamée représentative, c'est finalement illusoire. De ce qui reste de la collectivité cibiste, il y a l'héritage de trop de disparités, de trop de finalités sans rapport les unes avec les autres.
L'association CB dont j'ai fait partie et dont j'ai assuré un temps le secrétariat (l'ACLA, cf. le sujet "tête ACLAque") était, à ses débuts, un exemple de polyvalence. Son "truc", ne n'était pas un aspect de la CB ou un autre, mais tous les aspects, et ça marchait très bien. Puis, le temps passant, cette association de CB s'est ni plus ni moins transformée en association d'assistances radio. L'ACLA était bien plus présente sur ce terrain-là que dans les contacts locaux inopinés ; et des séances de CA étaient consacrées à 90% aux prochaines assistances radio. C'est ce qui s'appelle perdre son âme.
Si la CB devait retrouver en France une certaine vitalité ; prendre un nouvel essor et, pourquoi pas, repartir pour un nouveau cycle, je trouverais dommage qu'elle retombe dans les travers de son passé. Je trouverais dommage qu'en progressant, elle reperde à nouveau son âme...
Cordialement,
JF
PS - A propos de la rémunération des clubs CB pour leurs assistances, rétribuer les membres serait illégal, et de toute façon, depuis 1998, la législation (revue en 2006) est beaucoup plus sévère pour la fiscalité des associations, ceci du fait que le statut d'association Loi 1901 avait jusqu'alors permis à certains clubs de faire un travail similaire à celui de certaines petites entreprises, charges sociales et TVA en moins. C'est pourquoi, aux termes de la loi, une gestion estimée "non-désintéresée" par l'administration peut rendre l'association visée redevable des impôts commerciaux.
Pour plus d'info :
https://www.cncc.fr/sections/documentat ... on_fiscale