La CB est-elle aussi indispensable que certains le pensent ? Je pose la question au vu d'une affirmation formulée sur le site de la FFCBL ; je cite : "Chacun sait que sans signaleurs, sans cibistes les épreuves sportives se déroulant sur routes ne pourraient avoir lieu dans des conditions de sécurité normales."
Ainsi, sans cibistes, les conditions normales de sécurité ne sont par remplies... Est-ce la grenouille qui se prétend plus grosse que le boeuf ; le singe qui se prend pour un Homo Sapiens ou le cibiste qui a la cervelle gonflée à l'hélium ? La CB, toute utile qu'elle soit en certaines circonstances, n'est qu'un "plus" pour la sécurité de grosses épreuves sportives. L'exemple en a été fourni en Aveyron par l'Association des Cibistes Libres Aveyronnais et par le club dissident qui lui a succédé. Cette association assurait de nombreuses assistances radio sur des compétitions sportives variées. Le "gros morceau" était chaque année le Rallye international du Rouergue ; plusieurs spéciales à couvrir sur l'ensemble de l'Aveyron (5è de France en superficie et au relief très accidenté), et ce pendant trois jours. Il fallait du monde, des membres motivés, et il y en avait. La CB prouvait son utilité, mais pas un quelconque aspect n°1 en termes de sécurité. Puis le temps a passé ; tout s'est dégrade au fil du temps (cf. mon post intitulé "tête ACLAques"). Le club dissident a pris le relais puis a lui aussi périclité, et depuis quelques années déjà, la sécurité se passe très bien, sans la CB, sur le Rallye international du Rouergue. Idem sur des compétitions de moindre envergure.
J'ai également le souvenir d'assistances radio où il était heureux que la CB n'ait pas eu à intervenir, car le niveau de QRM était à son maximum. Voir l'aiguille du s-mètre bloquée à droite et entendre continuellement l'obsédante mélopée de ce qu'on appelle improprement la "surmodulation" empêchant totalement de capter les signaux proches... si, dans ces conditions, la CB est indispensable pour une sécurité optimale, je ne comprends plus rien.
Le problème est que la bonne volonté de cibistes pour les assistances radio est dépendante des conditions de propagation des ondes sur 27 MHz ; du relief du terrain... C'est faire abstraction de cette réalité, que de dire que la CB est indispensable pour que les conditions de sécurité soient totalement remplies. En outre, il y a à présent bien d'autres outils de radiocommunication qui se jouent des problèmes inhérents aux transmissions radio par CB. La CB n'est pas inutile, mais pas indispensable non plus sur les compétitions sportives ; les faits le démontrent. Sur de petites épreuves, elle suffisait, et suffit encore. Mais le temps a passé, et a-t-on jamais entendu parler de CB et de cibistes pour la sécurité sur les épreuves de grands prix de Formule 1 ?
Bien sûr, si l'on exploite d'autres outils de radiocommunication plus fiables que la CB pour les transmissions, c'est bien dès lors que la finalité est d'être le plus performant possible dans la tâche assignée. Mais alors, il ne faut plus se dire "cibiste", car ce n'est plus de la CB.
L'usage de la CB en assistance radio sur les compétitions sportives s'avère donc assez aléatoire. L'aléatoire quand il est question de sécurité, je n'y crois pas, et dire qu'on est indispensable quand on se sert de ce qui relève de l'aléatoire, c'est assez prétentieux, faux et malsain. La modestie n'est pas de se dévaloriser ni de se survaloriser, mais de se voir tel qu'on est.
Cordialement,
JF